De quoi je me mèle ? [Hernando]

Hernando ∞ Chloé

Il peut être très agréable de temps à autre d'avoir des journées pour soi, sans se soucier du travail qui nous attends. En effet, la jeune demoiselle est aujourd'hui en congé forcé... Pourquoi forcé ? Il se trouve que la veille, dans le restaurant dans lequel elle fait le service, un client lui a, sans faire exprès bien sûr, renversé sa tasse de café bouillante sur la main. Sur le coup, l'état de sa peau n'était pas beau à boire, brûlée par la caféine et rongée par cette brûlure. Toute la salle avait été alertée par son cri, il faut dire que ce n'est jamais agréable une telle situation. Son patron avait pourtant insisté pour l'emmener voir un médecin, mais Chloé eut le réflexe d'entourer sa main sous un torchon, disant que cela n'est pas nécessaire. Or, ce dernier ne voulant pas lâcher l'affaire, elle fit croire qu'elle irait d'elle-même, elle n'avait pas besoin qu'on l'accompagne. Évidemment, si elle revenait au travail dès le lendemain, cela pourrait paraître louche... Elle s'arrangea donc pour faire croire qu'elle était mise en arrêt quelques jours, ce que tout le monde crus sans poser de question. À vrai dire, Chloé n'aimait pas réellement manquer le travail, mais il va paraître évident que sa blessure a disparut mystérieusement... Et oui, si sa faculté est parfois très utile, car il faut l'avouer... Pouvoir se régénérer rapidement est un atout majeur. Néanmoins, l'expliquer à son entourage est un peu plus complexe. Afin de garder en secret qui elle est réellement, Chloé fait toujours en sorte de la cacher et n'en parler à personne. Après tout, les méta-humains ont une réputation peu noble... Peut-être ont-ils raison de croire cela après tout.

Or, rester cloîtrer chez elle n'était pas non plus dans ses habitudes. Qu'allait-elle faire durant ses journées ? D'autant plus que si elle souhaitait sortir, il valait mieux qu'elle ne croise personne de son entourage. Alors pourquoi ne pas aller à New Brighton. Plutôt éloigné du quartier de son restaurant, elle pourrait sortir tranquillement. C'était décidé, elle s'y rendit pour s’aérer un peu l'esprit ! Elle y parvenu grâce au métro et arriva à celui du central city rail station. Il lui fallait encore quelques arrêts pour parvenir au centre. Et le prochain n'arrive que dans un bon quart d'heure... Tant pis, Chloé prit place sur l'un des bancs, pianotant sur son téléphone portable pour tenter de s'occuper le temps de l'attente. N'aimant pas réellement la foule et le brouhaha qui s'en émané, la jeune femme posa des écouteurs sur son téléphone et se mit quelques mélodies pour tenter de se mettre à part de ce qu'il se passait autour d'elle.

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Hernando mangeait plus souvent dehors que chez lui, cuisiner n'était pas son point fort et il préférait de loin manger dans un restaurant. Il faisait en sorte d'avoir le budget pour, il avait un cahier avec toutes ses dépenses qu'il prévoyait pour le mois et ainsi savoir ce qu'il pouvait se permettre et toujours faire en sorte d'avoir de l'argent de côté. Son père lui avait appris à faire ses comptes et à prendre soin de son argent dès qu'il avait eu de l'argent de poche. Il avait trouvé ça ennuyeux et il avait évidemment voulu tout utiliser mais au final il en était reconnaissant.

Tout ça pour dire qu'il était un régulier dans le restaurant où travaillait Chloé et il avait été présent quand elle avait été brûlé à cause d'une tasse de café renversée. Une des raisons pour laquelle il ne pouvait pas être serveuse, il était certain de faire tomber des plats. Alors en la voyant dans le métro, il était curieux. Surtout qu'elle semblait aller parfaitement bien et il ne voyait rien qui protégeait sa brûlure, ça ne devait pas être agréable de sentir des vêtements sur sa peau brûlée et il s'imaginait mal voir un pansement.

Il trouvait cela étrange, il avait aussi remarqué qu'elle n'avait pas voulu que son patron l'emmène voir un médecin. Il avait simplement pensé qu'elle ne voulait pas être un fardeau pour le restaurant et qu'elle irait toute seule après comme elle leur avait dit mais en la voyant ainsi, il avait des doutes. Il avait voulu l'aider, il était capable de déplacer le café et faire en sorte qu'elle ne soit pas brûlé. Sauf qu'il était incapable de faire cela discrètement, de faire croire à un miracle et qu'elle avait échappé au pire à peu de chose près. Le liquide aurait fait une trajectoire à 90° ce qui n'était pas du tout discret. Il s'en voulait un peu, beaucoup même.

Hernando décida de s'installer à côté de la serveuse. Les écouteurs dans les oreilles indiquaient clairement qu'elle n'avait pas envie de parler, et certainement pas à un client régulier en dehors du restaurant. "Euh ... salut." dit-il avec un léger sourire, c'était étrange et il était carrément mal à l'aise mais il voulait savoir si tout allait bien.

Hernando ∞ Chloé

Sa main aurait dû à ce jour avoir une teinte rougeâtre, la peau gondolée par ce fait et des cloques comme toute brûlure. Mais il n'en n'était rien, et son erreur fut de ne pas le cacher. À vrai dire, au départ, elle faisait toujours en sorte d'éviter de se blesser pour éviter que l'on ne remarque quoi que ce soit. Mais bon... Vous vous imaginez bien que lorsque l'on se blesse, c'est bien hors de notre volonté, donc l'éviter semble difficile. Depuis, il y en avait eu des blessures, coupures, brûlures, parfois un peu plus gros... Chloé faisait toujours en sorte de dissimuler la partie de son corps qui devait être potentiellement blessée. Mais avec le temps, une certaine lassitude apparue. Elle en avait assez de se cacher, bien qu'elle n'en avait pas le choix pour autant. Et maintenant, elle en venait à un point où elle ne faisait même plus attention à dissimuler quoi que ce soit.

Portant sa main pour enlever l'écouteur en direction du jeune homme ayant pris place à ses côtés, elle le détailla du regard sans parvenir à se remettre en place son visage. Elle l'avait déjà vu certes, mais où ? C'est tellement agaçant ce genre de chose, Chloé n'avait pas une mémoire de compétition... Il faut dire qu'elle voyait beaucoup de monde tout les jours de part son métier, alors des visages elle en voyait passer. Même hors de son métier, elle serait parfois incapable de se souvenir du visage de personne qui ont pu faire des études avec elle... Tête de linotte ou tête en l'air, c'était bien elle. Durant quelques secondes, elle ne dit rien, continuant de chercher, mais rien. Secouant doucement la tête, la blonde se décida enfin à lui répondre, bien qu'elle était quelque peu méfiante de sa présence. " On se connaît ?" Oui bon, commencer la conversation par un "salut" ou un "bonjour" semblait un peu trop lui demander... Sa méfiance l'emporte parfois sur la politesse... Disons que depuis sa "transformation", la jeune femme s'est forgée une sorte de carapace pour se protéger, donnant ainsi difficilement accès à ses abords.

Il y eut alors un déclique dans son regard, oui ça y est, elle voyait très bien qui il était. Un client régulier, qui était d'ailleurs présent le soir dernier. Par réflexe, elle replia rapidement sa main sous la manche de son manteau, s'en mordant légèrement les lèvres. " Ha euh... Excusez-moi, hors du contexte, j'ai du mal à reconnaître les gens." Sa méfiance laissa place à un léger sourire, peut-être un peu forcé, montrant un certain malaise.

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Hernando aurait dû y penser. Evidemment qu'elle ne le reconnaissait pas, il était un client. Certes un client habituel mais elle devait voir des dizaines et dizaines de personnes tous les jours, il n'était qu'une tête parmi d'autre. Il n'allait pas non plus tous les jours dans ce restaurant et il ne prenait pas forcément une table qu'elle servait. En tout cas Hernando l'avait reconnue.

“Ah oui, désolé. Hernando, je viens souvent manger au restaurant.” il lui dit, ne remarquant même pas qu'elle essayait de cacher sa main désormais. Il l'avait vu et très clairement elle allait très bien, trop bien pour être quelqu'un de normal. Il aurait peut-être dû utiliser son pouvoir, lui éviter de se faire brûler et souffrir. Mais il était certain que d'autres questions seraient arrivées, du genre comment le café avait fait un tel détour et finit sur le mur. Un pouvoir de retourner dans le temps aurait été bien pratique. Ou être un speedster et la déplacer juste légèrement pour que tout tombe par terre ou reprendre son équilibre. Il y avait tellement de possibilité. Mais ce qui était fait était fait, il ne pouvait pas changer le passé, il pouvait uniquement affecter le futur.

“Je te promets que je viens pas pour flirter et avoir ton numéro de téléphone.” dit-il en voyant son malaise. Elle devait avoir des clients bien chiants qui flirtaient et ne s'arrêtaient pas, allant jusque l'harcèlement peut être. “Pas que tu sois moche. Enfin je veux dire … désolé. Je voulais juste savoir comment tu allais, avec la brûlure et tout.” Chloé n'était pas du tout moche, elle devait avoir du succès avec la gente masculine, ou féminine Hernando ne jugeait pas et il n'en savait rien. “Et j'ai dis ça pour essayer de te mettre à l'aise et bien sûr j'ai dû faire l'inverse. Je parle trop. Surtout quand je devrais m'arrêter. Comme maintenant.” elle devait penser qu'il était fou. Il était simplement très gauche dans sa manière d'aborder les gens. “Je peux recommencer? Ou je devrais changer de restaurant?”