⊰ SAISON 1 - PROLOGUE

Central City Park, aux alentours de deux heures du matin.

Eliott Jenkins marche en titubant. Ce père de famille quadragénaire rentre d'une soirée bien arrosée en compagnie de ses collègues de chantier. Contremaître de son état, il n'hésite jamais de finir la semaine en compagnie de ses camarades autour de plusieurs verres. « Oh, 'scusez-moi monsieur ! » Balbutie-t-il en se cognant à un lampadaire. Se rendant compte de sa bêtise, il se met à rire tout seul. Autant a-t-il l'habitude de la boisson que, ce soir, il a particulièrement eu le lever de coude facile. Approchant des abords du parc, Eliott est seul. Il n'y a pas un chat à l'horizon. Les effluves de l'alcool réchauffent. Il ne ressent pas la morsure du froid de l'hiver glacial. Si bien qu'il se prend même le plaisir et le loisir de venir s'étaler brusquement dans l'herbe du parc. Ça le fait sourire. Ses bras s'étendant à l'horizontal et il a un sourire béat en fermant lentement ses yeux. Oh oui, c'est dur, c'est rude. Il tente de se convaincre de se relever. Une minute, deux minutes... Finalement, près d'une demi heure s'écoule entre conscience et sommeil avant que le contremaître de chantier ne se redresse sur ses jambes. « Allez, elle va encore t'engueuler sinon... » Peste-t-il entre ses dents tout en se mettant en route. Le corps à moitié courbé, il tente d'avoir un pas aussi rapide et décidé que possible pour vainement combler son retard. Lorsque, soudain, surgissant brusquement dans le noir, un bruit de pas lourd se fait entendre. Un pas. Un second. Eliott s'arrête. « Hein ? » Pas de réponse. Plus de bruit. Jenkins prend appui contre un tronc d'arbre tout en se redressant de tout son long. « Oh ? Y a quelqu'un ? » Demande-t-il, se laissant quelques secondes pour finalement hausser les épaules et se remettre en route. C'est à cet instant qu'il sent une ombre derrière lui. Une aura. Une présence. Il ralentit et n'ose pas se retourner. Tout ce qu'il sait et ressent, c'est cette appréhension de terreur et le frisson glacial qui lui parcoure l'échine. « Grrrrrr. » Un profond grognement se fait doucement, mais effroyablement, ressentir. Eliott hésite. Il veut marcher. Mais il veut se retourner en même temps. À quel point l'alcool va encore le faire divaguer cette fois-ci ?

Un profond cri de terreur vient de résonner à travers toute l'étendue du parc de Central City. Il n'y a plus âme qui vive. Plus une seule trace d'Eliott. Monsieur Jenkins ne rentrera pas cette nuit. Et pourquoi ? Là est toute la question ! La seule certitude qui demeure, c'est qu'il ne s'agit pas de la première disparition. Voilà près de deux semaines qu'une âme solitaire disparaît au coeur de la nuit. Cette présence gigantesque. Ce grognement bestial. Cette sensation d'effroi et de terreur incommensurable. Il semblerait que notre quadragénaire était la huitième personne au cours de ces quinze derniers jours. Un mystère qui semble alerté de plus en plus la police, et à faire parler de lui dans la presse. Où sont les héros ? Que font les speedsters justiciers ? Que se cache-t-il dans l'obscurité des nuits et des coins calmes, déserts, de Central City ? Et quels sont les enjeux de ces enlèvements ?