lisa 'queen' snart ☆ glitter lips, deathly kiss.

Je suis seule dans la pénombre. Dans un noir faiblement éclairé, tenant entre mes mains cet intarissable bijou conçu par mon frère de glace. Central City semble dormir paisiblement alors que je suis perdue dans mes pensées. La neige a tombé, silencieusement, contrastant non sans mal avec mes cheveux d'or. Instant de solitude alors que les autres Rogues complotent leur prochain coup dans la chaleur de notre quartier général. Assise sur une des marches de l'entrée, il m'arrive souvent à regarder quelques instants en arrière, juste pour me remémorer cette chance d'avoir ce train de vie que j'ai actuellement. A vivre sous cette adrénaline que m'apporte la criminalité, les plaisirs qui en ressortent de transgresser volontairement les règles. Mais ça n'a pas toujours été comme ça. Chaque présent a un passé à assumer, et un futur qu'il ne tient qu'à nous d'écrire. Vœu était fait depuis longtemps d'évoluer dans une voie sombre à la recherche d'éclats de diamants, et pourtant, je suis d'un brut ténébreux, celle qui pique et retourne sa veste au dernier moment, lorsque les bienséants se rendent compte qu'il est trop tard. Je suis une Snart. Cette famille renégate de père en fils, comme de père en fille. Une mauvaise graine que Central City tient en horreur mais dont on sait rendre de notre unique manière. Si Leo en est le Capitaine des Glaces, moi, Lisa, j'en suis la poupée dorée, la princesse Rogue par excellence, celle que l'on craint tout autant que le Grand Chef en place.

Mon enfance n'est pas des plus chatoyantes. On ne peut pas vraiment s'imaginer des plus joyeuses lorsqu'on fait face à une voleuse telle que moi. Un père dans l'excès, ne se préoccupant guère de ses ravages comportementaux et des marques qu'il pouvait laisser sur le mental de ses enfants. Deuxième progéniture des Snart, petite soeur choyée d'un grand frère qui donne son existence toute entière pour prendre soin de moi. Mère partie trois ans après ma naissance, nous laissant à un tyran sous influence du whisky et de trop grandes doses de tequila parfois, lorsqu'il rentre le samedi soir. Comportement ingrat qui sans doute, a fait fuir ma mère. Une lâcheté méprisable qui a détruit toute notre confiance familiale, la mienne mais aussi celle de Leo. En grandissant, j'avais bien vite compris que je ne pouvais m'en remettre qu'à lui pour évoluer. Notre solidarité faisant notre force. Je me rappelle encore que trop bien toutes ces fois où Père voulait lever la main sur moi et que c'était sur le corps de mon frère que partait le coup. Une période bien sombre de notre vie dont Leo et moi n'aimons pas réellement nous étendre, préférant bien évidemment notre présent même si on doit bien avouer que cela nous a forgé. Et puis, lorsque Leo, du haut de ses 20 ans m'a annoncé qu'il voulait mettre les voiles pour prendre son indépendance, il était tout naturel que je n'allais pas rester derrière avec mon père. Lui même ne l'aurait pas voulu pour moi. Alors, on a pris le peu qu'on avait et on s'est échappés en pleine nuit dans les rues de Central City, livré à nous-mêmes. C'était toujours mieux que de rester sous la demeure d'un amas de whisky qui nous menait la vie dure ...

En ce qui me concerne, je n'ai pas toujours été hors-la-loi. Juste une fille quelconque avec un intérêt pour la joallerie présente depuis mon plus jeune âge. Si au début, je ne faisais que de les admirer de loin, je m'étais plongée dans des études de médecine après le lycée. Pourquoi me demanderez-vous ? Pour le prestige du métier, l'argent que ça apporte d'être une praticienne connue. Le côté humain m'importait peu, bien que la mécanique du corps, lui, me fascinait pour des raisons assez obscures. Peut-être une fibre scientifique commune aux Snart, sachant que mon frère lui, a rapidement montré ses prédispositions d'inventeur de génie. Mais j'ai lâché bien vite lorsque mon grand frère, que je savais dans la mauvaise voie mais que je soutenais toujours, s'est retrouvé en prison à cause de celui qu'on surnommait à l'époque, la traînée rouge. Une arrestation qui n'a pas laissé mon Leo de marbre et qui m'avait totalement sortir de mes gonds aussi à l'époque. C'était impossible pour nous d'être séparés, révélant de son côté et du mien, cette once de noirceur qui nous caractérise fièrement aujourd'hui. Il a passé un an en cellule alors que moi, je me suis mise aussi dans des histoires pas très morales pour un but bien précis, sortir Leonard des barreaux de la justice. Et c'est avec mon chien et ma grande gueule que j'ai pu me faire un petit nom dans le milieu des petites frappes. Je me suis mise à faire mes recherches seule pour devenir une spécialiste des bijoux et diamants de toute sorte, car fascinée depuis l'enfance, obsessionnelle inconsciente de ces éclats de brillance qui me font rutiler le regard et battre mon coeur comme sous l'effet d'une drogue. Ouais, parce que  si certains se shootent et vident leur esprit grâce à l'alcool, moi, c'est de sentir la froideur du diamant le plus cher se marier avec la chaleur de mes doigts de porcelaine qui me fait vibrer.

Mon frère n'a jamais cessé de me surprendre et c'est bien parce qu'il est l'homme le plus important de ma vie que j'ai décidé encore une fois de mettre ma propre intégrité à mal pour le suivre. Ma vie n'aurait pas plus de sens de toute manière, s'il avait sombré seul dans la délinquance en me tenant à part pour vouloir me protéger, comme il l'a toujours fait. Petite soeur avait définitivement grandi et persistait à vouloir rester à ses côtés malgré tout. Il avait alors mis au point, lors de son séjour, son pistolet de glace et quelques temps plus tard, me voilà armée de mon canon doré afin de pouvoir comploter à ses côtés. Il m'a appris tout ce que je devais savoir pour être une voleuse chevronnée et digne de sa trempe. J'ai conscience du mal que je fais et que je représente, mais je m'en repais et souille mon visage d'ange sans honte, quoi que les bienséants en disent.

Et il y a eu l'explosion de particules, il y a un an déjà. Cette déferlante qui a touché tous les membres de notre équipe sans exception. Des pouvoirs se sont développés en chacun d'entre nous, se manifestant différemment selon les caractères et les prédispositions de chaque personnalité. Alors douée de projection astrale, j'ai commencé à prendre conscience de mes nouvelles facultés et, si je pense avoir eu un aperçu global de ce que je peux faire, je ne maîtrise pas encore tout aujourd'hui. Mais je ne suis pas comme les autres faibles qui considèrent cette explosion comme une malédiction, au contraire, cela allait permettre de mettre beaucoup de piment dans ma carrière de voleuse et peut-être allons-nous avoir des idées plus géniales les unes que les autres afin de rendre nos coups plus spectaculaires les uns que les autres, comme un nouveau palier à franchir dans l'historique du banditisme.

Une main gantée sur mon épaule me sort de mes rêveries du passé. L'auteur s'approche doucement de mon dos, et je sens un souffle chaud se loger au creux de ma nuque, une voix joueuse brisant le silence hivernal : « t'es prête à agrandir ta collection, chère soeurette ? » Un sourire malicieux s'étend sur mes lèvres alors que je reconnais l'unique ton charismatique de ce frère, père mais aussi meilleur ami. Mon regard opalin vient alors croiser le sien, se mêlant sans mal à cette froideur bleue caractéristique : « eh bien ! vous en avez mis du temps, c'est mal de faire attendre une femme dans le froid vous savez ! » Leonard se met à rire sous mon insolence calculée et le reste de l'équipe des Rogues se met à sortir à la suite de mon frère. Rory le molosse qui me prête à peine attention, Mardon qui m'adresse un regard tant soit peu intéressé et Evan le détaché, sans que je comprenne trop pourquoi, mais qui attise pas ma curiosité plus que cela. « on y va les gars ? allez, on a pas toute la nuit ! » Lançais-je en tendant les bras devant eux et activant mon pistolet afin de leur signifier implicitement mon excitation à l'idée de braquer une nouvelle banque. La soirée à Central City promet et je compte bien m'amuser encore longtemps au maximum.